mercredi, avril 24, 2024
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La femme musulmane et l’éducation

En ce jour (8 mars) de célébration de la Journée de la femme, il faut encore une fois contester les bêtises que l’on entend trop fréquemment proférées par des professionnels du dénigrement de la religion musulmanes.

D’abord un fait : l’Islam n’est pas contre la femme. Je le démontre dans mon ouvrage paru aux éditions du Cerf, La condition de la femme musulmane.

Le Prophète Mohammed accorda toute sa vie une extrême importance à la condition féminine. On sait que lors de son dernier sermon, il lança cet ultime message « Traitez bien vos femmes et soyez gentils envers elles, car elles sont vos partenaires ». Fidèles à cet enseignement, les réformistes musulmans (je pense à Mohammed Abdou, à Rachid Rida, à Kawakibi, à Qassim Amîn , à Mohammed Iqbal, au Roi Mohammed V, au cher Sobhi Saleh…)  ont contesté le taqlid , ce conservatisme aveugle.

Ils ont toujours vu dans la situation dégradée réservée aux femmes une des causes du retard pris par la société musulmane. Par conséquent, ils ont vigoureusement plaidé pour l’amélioration du statut de la femme faisant valoir que cet axe de la réforme était un retour à l’inspiration créatrice et progressiste de l’Islam des origines 

L’instruction est conçue comme un instrument de libération et de progrès social.

Mohammed Abdou notait qu’en 1882, les autorités d’occupation britanniques avaient fait réduire le budget de l’éducation, de crainte que le développement de l’éducation en Égypte encourage les Égyptiens à œuvrer pour libérer leur pays

Éducation d’abord donc !

L’éducation doit être conçue comme un facteur d’émancipation et de progrès, elle est le remède au mal principal dont souffre la communauté musulmane, l’ignorance.

D’abord, l’ignorance de la science et des techniques modernes. Mais aussi l’ignorance religieuse.

C’est la raison pourquoi il est indispensable de retrouver l’inspiration et l’énergie qui rendront à l’Islam « son caractère dynamique ».

La femme musulmane doit être pleinement associée à l’effort réformiste. Il faut suivre le principe — que l’on retrouve dans la doctrine de l’imam Malek — selon lequel il convient d’adopter les solutions nécessaires en fonction de l’intérêt général (maslaha), pour le bien commun de la société.

La société a tout intérêt à marcher sur ses deux pieds, donc à ce que la femme soit « un être complet ». Et elle n’est complète que quand elle dispose de tous les droits qui lui sont offerts par la Charia. De nombreux versets du Coran ordonnent que l’homme et la femme participent à part égale aux affaires de la religion et de la vie quotidienne.

 Il est évident que si la femme doit être éduquée, cela signifie que cette éducation doit lui servir dans la vie active. Rachid Rida expose avec vigueur l’idée que la femme peut participer à toutes les activités économiques, culturelles, politique

Au sein du mouvement réformiste, Qasim Amîn (m. 1908) a publié deux ouvrages sur la question : en 1899, Tahrir al Mar’â (La libération de la femme), puis en 1901, Al Mar’â al jadida (La femme nouvelle). S’il déplore la situation faite à la femme dans certaines société musulmane de son époque, Amîn n’en fait pas porter la responsabilité à l’Islam. Il explique cette situation par l’ignorance et le déclin qui ont saisi la société.

En effet, il existe un lien de corrélation entre le changement de la situation de la femme et l’évolution de la société. En réalité, il s’agit de retrouver le véritable sens progressiste du message de l’Islam. L’explication des mauvaises pratiques doit être cherchée à l’extérieur de la religion.

Ce qui est en cause c’est donc la routine, le folklore, l’arriération et surtout le manque d’éducation. Le cœur du problème est l’éducation et c’est par l’éducation que la femme récupérera les droits que lui confère l’Islam et pourra trouver toute sa place dans la société.

Selon Mohammed Iqbal, la femme est avant tout la mère, pilier d’une société stable et guide des générations futures. Dès 1904, il écrit que « la question la plus importante dans la vie sociale […] est celle des droits des femmes […] Les Occidentaux ont tort de critiquer l’Islam sur les droits des femmes. Cette critique ne s’applique pas à l’Islam mais à des gens qui interprètent à leur façon les principes les plus généreux du Coran ».

Il n’y a pas de fatalité du déclin. Prenons l’exemple du Maroc.

Le Roi Mohammed VI a mis en œuvre des réformes visant à favoriser l’accès des femmes aux postes de décision, dans l’administration, les établissements publics et même au Conseil supérieur et aux Conseils régionaux et locaux des oulémas. De la sorte, les femmes exercent désormais des fonctions autrefois réservées aux hommes : ouali, ambassadeur, caïd, commissaire de police, etc.

Le Maroc est un bon exemple de la conciliation du progrès et du respect des traditions authentiques.

En fait ce que nous disent tous les réformistes c’est que la priorité est de faire en sorte que la religion soit mieux connue.

C’est l’exigence fondamentale pour combattre l’ignorance et les préjugés qui sont utilisés par les ennemis de l’Islam qui racontent n’importe quoi.

Il y a une sorte de pacte entre les extrémistes qui ont pris la religion en otage et en donnent une image déplorable et les islamophobes qui crachent sur l’Islam à longueur de temps.

Il est temps de rétablir la vérité pour consolider notre volonté de vivre ensemble.

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