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Chirine Abou Akleh journaliste, femme, Palestinienne, tuée par les Israéliens

L’assassinat, le mercredi 11 mai 2021 à Jénine en Palestine occupée, de Chirine Abou Akleh, journaliste de la chaîne de télévision Al Jazeera, Palestinienne chrétienne ayant un passeport des États-Unis, est un acte voulu par l’armée d’occupation israélienne en Palestine.

En effet comme l’affirme le journaliste Ali el Samodi, qui a été touché par une balle des occupants, « Il n’y avait pas de combattants là où nous nous trouvions, aucun (…). Ils nous ont tiré dessus directement et délibérément ».

C’est la preuve même que les autorités israéliennes ne respectent rien, ni le droit international qui exige depuis des décennies le retrait de tous les territoires occupés, ni les femmes, ni les journalistes (faut-il rappeler que Chirine portait un gilet pare-balles bleu où il était écrit en gros « Press » ?), ni même leur responsabilité d’État occupant.

Mais en même temps, cet odieux assassinat a permis de rappeler au monde qu’il existe un peuple occupé depuis 1948, puis 1967, un peuple qu’il souffre et pâtit du silence consternant et l’impuissance de la communauté internationale, un peuple qui étouffe peu à peu. Oui, Chirine n’est pas morte pour rien et il suffit pour s’en convaincre de constater que l’ONU, l’Union européenne, d’autres instances internationales et même les États-Unis — par ce qu’elle avait un passeport américain — se sont émus et demandent une enquête internationale objective (c’est-à-dire pas israélienne). Certes, Chirine n’était pas « à la mode », elle n’était pas ukrainienne (que n’aura-t-on entendu si le crime avait été commis par les Russes !) mais sa mort redonne espoir au peuple palestinien qui ne s’y pas trompé et lui a fait des obsèques émouvantes.

Le journaliste Michel el Kik qui a bien connu Chirine Abou Akleh, lui a rendu un vibrant hommage que nous traduisons ici :

« Je connaissais Chirine, la femme, avant de la connaître comme journaliste. Nous étions parmi les premiers journalistes à travailler à Al Jazeera et Chirine ne ratait pas une occasion pour m’appeler à Paris elle  exprimait lors de nos échanges ses nobles et généreux sentiments.

« J’ai choisi le journalisme pour être proche de l’humain ». Cette phrase prononcée un jour par Chirine,  résumait la déontologie et la loi morale de notre profession à une époque où beaucoup dans cette profession ne  cessent de vendre leur conscience à la recherche du gain et pourassouvir leurs intérêts personnels. Ces gens sont avides et n’hésitent pas à poignarder dans le dos et en acceptant de diffuser de fausses informations loin de toutes moralité et humanité. À Chirine l’être plein de bonté gentille douce et humble, telle que je l’ai connue, tout mon amour. Paix à son âme et le repos éternel.

Chirine, mes yeux versent aujourd’hui toutes les larmes de mon corps, tu resteras à jamais dans mon cœur et mes pensées avec de bons souvenirs.

La fierté dans ce martyr est que Chirine, la fille des territoires palestiniens occupés, est retournée à sa terre, libre et honorée, tels ceux qui embrassent l’étendue du ciel.

Adieu ! »

Adieu Chirine…

Dr Zeina el Tibi et bureau de l’AFACOM

 

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